Un coin de terre vierge, ça existe encore

Se perdre sur les terres tourmentées de Djibouti, c’est chausser les lunettes du géologue et embrasser la sensation rare du pionnier. Le Lac Assal et l’Ardoukôba. Depuis Djibouti-ville, une heure et demie sont nécessaires pour rejoindre le site chaotique du lac de sel, qui attire géologues et vulcanologues du monde entier. Sur la route, l’œil embrasse des espaces immenses vibrants de chaleur et de poussière, où vents et mirages ont élu domicile. Siège d’une intense activité sismique et tectonique, la région est le résultat de phénomènes géologiques uniques au monde, d’où a émergé en 1978 l’Ardoukôba, le dernier-né des volcans djiboutiens. Un spectacle hallucinant qui confère à ces terres déchirées un aspect apocalyptique de toute beauté, dans un chaos de failles et de lave. Et soudain, au fond de la dépression, à 153 mètres au-dessous du niveau de la mer, dans un prodigieux décor de lave noire et de concrétions salines, le lac se dessine comme une émeraude enchâssée dans les montagnes, prolongé par une banquise de sel de 65 Km² et des sources d’eau chaude. Le contraste des couleurs y est somptueux, entre le blanc immaculé de la banquise, les eaux sombres du lac et les teintes tantôt ocre et noires des montagnes. Au milieu de ce chaos vivent pourtant des hommes: avec un peu de chance, il est possible d’apercevoir des sauniers chargeant les blocs de sel sur leurs dromadaires, direction l’Éthiopie. L’agence SAFAR permet aux voyageurs d’accompagner ce cortège.

La promesse d’un moment hors du temps.